Source ekathimerini.
Alex tsipras a présenté le programme de gouvernement de Syriza jeudi dernier.
C'est une grande première. A ma connaissance, c'est la première fois depuis 1974, qu'un parti poltique Grec présente un programme complet et cohérent.
"Alexis Tsipras a essentiellement centré son discours sur les conséquences sociales injustes du mémorandum qui mettent aujourd’hui la Grèce au bord d’une crise humanitaire dont les symptômes apparaissent se font de plus en plus violents. Le leader de la gauche radicale a mentionné à ce propos la tragédie des suicides commis pour des raisons économiques."Media part.
Si on veut résumer le programme de façon lapidaire : c'est un non à l'austérité ( et donc au mnemonio) mais un oui à l'Euro et à l'Europe.
Le contenu.
On se bornera ici aux aspects principaux, économiques et fiscaux.
Economie
- Dès l’entrée au vigueur d’un gouvernement de « gauche », le mémorandum serait purement et simplement annulé.
- Renégociation de la dette au niveau européen, négociation pour un moratoire sur le remboursement de la dette.
- Audit de la dette
- Renégociation des prêts contractés
- Indexation des taux d’intêrets de la dette sur le taux de croissance
- Nationalisation des banques qui ont fait l’objet de recapitalisation
- Création d’un mécanisme de contrôle des dépenses publiques
- Gel des réductions des dépenses sociales
- Abolition des mesures prises à l’encontre des intêrets des travailleurs
- Retablissement des conventions collectives supprimées par l’austérité
- Rétablissement du salaire minimum à 751€
- Réhaussement des minimas sociaux
Fiscalité
- Reduction de la TVA pour les produits de première nécessité
- Révision du système fiscal, pour le rendre plus « juste »
- Annulation des taxes spéciales, particulièrement pour les personnes sans emploi et les retraités
- Lutte contre l’évasion fiscale
- Etablir un registre de tous les grecs « tricheurs » qui placent leur argent à l’étranger, et les taxer convenablement
- Application d’une mesure « à l’américaine » déchéant la nationalité à quiconque ne paie pas ses impôts en Grèce
- Négociation avec la Suisse d’un accord spécial, permettant de taxer les dépôts grecs qui s’y trouvent.
- Négociation avec les armateurs, pour revoir les 46 lois d’exemption de taxes qui les concernent, et réfléchir à un régime de taxation approprié.
Pour lire l'ensemble du programme : Mediapart.
Une partie de bras de fer.
Dès les résultats du 6 mai, marqués par l'absence de majorité et par la percée de Syriza, la machine à désinformer s'est mise en marcche.
En grèce d'abord, où Tsipras est sous les feux croisés du PASOK et de Nea Dimokratia qui agitent le spectre de la ruine due à la sortie de l'Euro pour faire peur aux électeurs. Ils ont un allié: le KKE qui critique violemment Syriza.
Sur le plan extérieur, le Fmi a coupé tout contact jusqu'au 17 Juin, alors qu'un gouvernement constitutionnel existe.
Barroso menace...c'est habituel! Et Dans leur déclaration finale sur la Grèce, adoptée dans la nuit de mercredi à jeudi, les dirigeants de l’Union européenne affirment vouloir « que la Grèce reste dans la zone euro » mais précisent aussitôt « tout en respectant ses engagements ». Les Grecs doivent accepter les plans d’austérité qui leur sont imposés. Pour qu’il n’y ait aucun doute sur le sens de cette injonction, les 27 ajoutent : « Nous espérons qu’après les élections, c’est le choix que fera le nouveau gouvernement grec. » Autrement dit, votez bien ou il vous faudra prendre la porte. ( L'humanité).
S'il a la majorité le 17 Juin, Tsipras a une bonne chance de dominer le bras de fer. S'il tient bon, l'UE y regardera à deux fois avant de couper les vivres à la Grèce, ce qui entrainerait un défaut aux conséquenses incalculables pour l'Europe,et pour le monde!
PS pour voir les dessins de Yannis Iannou : Greek cartoonist