Je conseille vivement la lecture d'un papier de Ulrich Beck (un Allemand!) dans Le Monde.fr, où il fait une très pertinente démonstration du Machiavélisme de la chancellière Allemande.
C'est un article difficile à résumer, mais qui explique assez bien l'ascendant pris par la chancelière sur l'Europe.
« Nombreux sont ceux qui voient en la chancelière allemande la reine sans couronne de l'Europe. Quand on pose la question de savoir d'où Angela Merkel tient sonpouvoir, on est renvoyé à l'une des caractéristiques qui définissent sa façon de faire : une habileté machiavélique. »
« C'est le premier principe de Machiavel : quand il s'agit d'aider les pays endettés avec l'argent allemand, la position d'Angela Merkel n'est ni un oui franc ni un non catégorique, mais un "mouais" entre les deux. »
« Le machiavélisme de la chancelière tient au fait que, dans le conflit virulent qui oppose les architectes de l'Europe et les souverainistes, elle se garde de prendre parti - ou plutôt elle reste ouverte aux deux options. »
« En ce sens, Mme Merkel continue à se révéler une très bonne élève de Machiavel. "Vaut-il mieux être aimé que craint ?" demande celui-ci dans Le Prince. "La réponse est qu'il faudrait l'un et l'autre, mais comme il est difficile d'accorder les deux, il est bien plus sûr d'être craint qu'aimé, si l'on devait se passer de l'un d'eux." La chancelière allemande recourt à ce principe de façon sélective : elle veut être crainte à l'étranger et aimée dans son pays - peut-être justement parce qu'elle a enseigné la crainte aux autres pays. Néolibéralisme brutal à l'extérieur, consensus teinté de social-démocratie à l'intérieur : telle est la formule qui a permis à Merkiavel de consolider sa position de force et celle de l'Europe allemande. »
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